Crise ouverte au CNOG : Le président menacé de normalisation à trois mois des élections Photo : Droits réservés/GabomaInfo
Le Comité national olympique du Gabon (CNOG) est plongé dans une grave crise de gouvernance. Accusé de gestion autocratique et d’avoir "confisqué" des fonds de Solidarité olympique, le président en exercice fait face à une fronde majeure dont l’objectif affiché est son départ immédiat. La Commission d’Éthique, des Affaires Juridiques et disciplinaires a été saisie et a lancé un cycle de consultations pour tenter de concilier les parties. Cependant, la proximité des élections soulève une question explosive : le Comité de normalisation est-il la seule issue, et quel en serait l’impact sur le mouvement sportif national ?
Le climat au sein du CNOG est extrêmement tendu. Les reproches formulés à l’encontre de son président sont lourds, notamment sa gestion jugée autocratique de l’institution sportive, ainsi que la suspicion d’avoir "confisqué" des fonds alloués par Solidarité olympique à certaines associations nationales qui lui sont hostiles.
La Commission d’Éthique a été mobilisée pour désamorcer cette crise. En réponse à la requête du président, M. Boucalt a ainsi convoqué l’ensemble des acteurs. La tâche de conciliation s’annonce toutefois ardue : les principaux acteurs de la contestation n’ont qu’un souhait, qui est de faire partir l’actuel président. Ce dernier, estimant avoir mené depuis des mois plusieurs réformes pour le développement du sport national, ne compte pas se laisser faire.
L’épineuse question du Comité de normalisation
La situation, loin d’être un simple conflit interne, met en lumière plusieurs interrogations cruciales :
1. Quel est l’intérêt de mettre sur pied un Comité de normalisation à seulement trois mois de la prochaine élection ?
2. Si les protagonistes de la crise campent sur leurs positions, quelle sera la suite à donner ?
3. En cas de normalisation, qui sont les hommes devant conduire cette étape ?
Le dilemme temporel
Un Comité de normalisation est généralement instauré par des instances internationales (comme le CIO) en cas de dysfonctionnement grave nécessitant l’organisation de nouvelles élections dans un cadre sécurisé. Son instauration si près de l’échéance électorale prévue soulève un dilemme.
Si la Commission d’Éthique échoue, la normalisation pourrait être vue comme l’ultime recours pour éviter une suspension internationale, agissant alors comme un "pompier" chargé de pacifier l’environnement avant un scrutin qui serait inévitablement reporté. Inversement, une intervention aussi tardive pourrait être perçue par les détracteurs d’un camp comme une manœuvre visant à court-circuiter le processus démocratique en place, en pesant sur l’issue du scrutin.
L’enjeu du leadership de transition
Enfin, le choix des personnalités pour diriger cette éventuelle phase de transition est capital. Pour garantir l’impartialité et être acceptée par toutes les fédérations, la composition du Comité de normalisation devrait reposer sur des figures consensuelles et neutres. C’est sur ce point, dans un environnement aussi polarisé, que la tâche s’annonce la plus délicate, et déterminante pour l’avenir de la direction du sport olympique gabonais.
Dates de consultation de la Commission
La Commission d’Éthique, des Affaires Juridiques et disciplinaires, dirigée par Guy-Martial Boucalt, a établi le calendrier suivant pour entendre les parties prenantes :
-* Présidents des fédérations :11 décembre 2025
- Membres du Comex :12 décembre 2025
- Secrétaire général du Comex :13 décembre 2025
- Président du CNOG :15 décembre 2025